On me disait « Oka » et je pensais « fromage » ou crise-d'Oka (prononcé en un seul mot). Pour la première fois, je découvre ce nouveau coin de pays pourtant collé sur la Mauricie. À travers la vitre, je vois de jolis paysages. Il me reviens toutefois le souvenir des reporters en veston cravate qui campaient près des barricades pour nous faire le récit survolté de cette guerre des nerfs, un dérapage de 78 jours entre les forces de l’ordre et la nation autochtone. C'était il y a 24 ans de ça. Les journées étaient longues mais pas autant que cet interminable séquence passée en boucle, le fameux face-à-face en close-up entre le Warrior Lasagne et le soldat Patrick Cloutier. Rien pour vous donner envie d'aller pédaler sur la 344…
Le cycle des saisons semble avoir effacé les traces des affrontements qui remontent à presque 25 ans. En ce premier septembre, les cigales chantent et l’air est à fendre à la hache tellement il est chaud. Nous avons pédalé en communiant à la beauté environnante sans jamais nous souvenir des gros mots qui ont roulé et tonné sur cette campagne paisible. Il y a ici des plages, des sentiers à travers les marais, un calvaire avec son point de vue.
Je viens donc de découvrir Oka qui n’est qu’à 90 minutes de
chez-moi. Comment peut-on faire le tour
de la planète pour aller vivre sur une île grosse comme une virgule au milieu
du Pacifique et ne pas connaître cette charmante municipalité? Un 2 pour 1 puisqu’on peut aller admirer Hudson
en prenant le traversier. En fait, s’il
n’y avait pas eu de navette fluviale, je serais partie à la nage pour pouvoir
goûter à l’excellent latte du Mikco sur la rue principale dans ce village
pomponné comme une vieille anglaise. Une
maison toute simple voisine de l’église avec un intérieur sans fausse
note. Que du beau, que du bon. J’ai déjà hâte d’y retourner.
