Un téléphone intelligent, un Ipad, un ordinateur
portable perso et un autre pour le travail.
Des Apps qui surchauffent. Des réseaux sociaux gavés au
quotidien. La télé en différé, en live, en streaming, en sourdine. Une radio
qui dégobille les tragédies dans le monde. Entre deux chroniques qui
décortiquent le pourquoi du comment.
Brève pause, main sur le cœur. Oh mon dieu! Comme le
monde est bête. Je me sens naufragée. Qui entend mon cri? Lancez des bouées de
sauvetage! J’ai un radeau. Eux, pas.
À force d’avoir le front appuyé sur le guidon, à
pédaler à travers un Web touffu, tout ce que je vois, c’est l’arbre qui cache
la forêt.
La forêt pousse pourtant à trois pâtés de maisons de
chez-moi. Ma ville accueille des réfugiés par dizaines. Ils habitent tout près. Le
bout du monde est sur le pas de ma porte.
La résolution? Ouvrir les yeux, tendre la main. Sortir
la rallonge de la table et ajouter des couverts.
J’ai accroché sur le mur de la salle à dîner une
mappemonde antique. Je suis en train d’apprendre l’Afrique sur le bout des
doigts. Mes nouveaux amis pointent du doigt le berceau de leur vie. Tchad.
Fuite au Cameroun. Et finalement Canada.
J’ai rassemblé les pièces du puzzle. Il y a une image
qui apparaît et elle m’apaise. C’est la photo de la lumière au bout du tunnel.
Merci à mes nouveaux amis.
Merci et moi |
Merci, Merci Nélem et Dieudonné Ndjedouboum. Merci pour vos
superbes lumières, les enfants : Aïcha, Félix, Jean-Pierre et Madeleine.