Chantale Carignan

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dimanche 29 juin 2014

Trois campings : le pire, l’authentico-rustique et le coup de cœur

Avant de dresser ce court palmarès, permettez-moi de vous brandir sous le nez une évidence qui ne se discute pas :  Parc de la Mauricie et Parc Forillon, tu fréquenteras.  Des lieux emblématiques qui ont le sceau « cabane au Canada » , des destinations pour faire pâmer le cousin français en visite.  J’ai découvert le joyau de ma région alors que j’avais presque 20 ans.  C’est là que je suis tombée dans la marmite des joies du camping.  


Parc Forillon?  Une histoire d’amour au site Des Rosiers, un G.I. Joe enterré vivant par mes enfants sous les gros cailloux de la plage, un ours croisé par hasard lors d’une promenade à vélo, la douceur de la plage de Penouille…Le premier été de ma Méika, étonnée de voir la mer alors qu’elle est née au beau milieu des Caraïbes, en Haïti.


MON PALMARÈS 

LE PIRE :
La palme du pire camping au Québec va au Domaine Riviera à St-Paul-de-l’île-aux-Noix.  Premier indice pour s’enfuir à toutes jambes, le grandiloquent "Riviera", une allusion bien trompeuse  à la côte méditerranéenne.  Petit conseil d’une vieille campeuse : méfiez-vous des Tropicana, Vacances St-Tropez ou Domaine des îles enchantées…Fuyez le toc qui s’épèle Paradis, Havre de la paix ou Summum.  Vous le saurez dès que vous passerez l’accueil.  La préposée, grisonnante et encore bien dégourdie dans l’utilisation des jurons, nous a proposé son plus beau terrain, le 35.  « Eau, électricité, égoût, c’est mon plus beau , tu vas être ben content et je te le fais à 35 piastres ».  Un coin de nature décoré avec les flots bleutés du Richelieu, que demandez de mieux?  Visiblement, nous ne partagions pas les mêmes critères d’esthétisme….La vieille a pris le volant de son kart de golf pour foncer vers un sombre terrain tout au fond du camping.  Mouais….Nous avons trinqué avec les maringouins.  Nous nous sommes réveillés le lendemain avec un mal de tête et une furieuse envie de nous sauver.  À bannir.



L’AUTHENTICO-RUSTIQUE :
C’est une vieille histoire d’amour, le camping du Mont Ham.  Un lac, une plage gazonnée et le mont Ham en toile de fond.  Mes enfants ont découvert l’effet grisant de la liberté : ils étaient pêcheurs de grenouilles en pyjamas, aventuriers sur une île imaginaire au bord des nénuphars, lucioles échappées jusqu’à tard le soir…Quelques sentiers pour se dégourdir :  le mont brûlé, accessible à tous avec une vue imprenable sur le lac Nicolet, le mont Ham, plus athlétique mais bien adapté pour qui veut prendre son temps et le parc des cascades à Ham Nord, rafraîchissant pour une jolie promenade sur la rivière des Vases.  Et si on ne bouge pas, la nature s’invite :  les huards se courtisent, les lièvres surgissent comme dans Alice au pays des merveilles, les grenouilles chantent, les couleuvres glissent entre les vieux cèdres, les pic bois écervelés se déchaînent et parfois, rare spectacle, un orignal crapaude là-bas dans le lac…


LE COUP DE CŒUR :
Je voudrais garder cet endroit secret.  Pas de commentaire dithyrambique, quelques pistes seulement :  Côte Nord, baleines, nature.  Ça s’appelle le Paradis marin et ça se trouve aux Bergeronnes.  Débrouillez-vous pour le dénicher.  Comme disait le fou dans Cinéma Paradiso :  « La place est à moi! »




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